lundi 7 février 2011

De bonnes raisons 2/4


La première des raisons de ce mouvement prend ses sources dans les gros scandales alimentaires qui ont marqué notre époque. Rechercher ses aliments dans un univers que l’on connaît, que l’on fréquente, c’est se donner les moyens de choisir des agriculteurs qui respectent la nature, leur art et leurs clients. C’est une façon d’établir une relation de confiance entre ceux qui « fabriquent » l’aliment et ceux qui le consomment ! C’est donc indiscutablement une recherche qualitative. Ce qui est bon pour ma santé prend le dessus sur le goût exotique, la recherche de l’originalité, la surprise gustative… Dans ce cadre, il n’est pas étonnant de voir les consommateurs locavore se tourner prioritairement vers des labels bio même si ce n’est pas systématique : un agriculteur que je connais, qui n’utilise que des méthodes traditionnelles, qui s’abstient de répandre des pesticides et autres produits chimiques dangereux mérite mon attention même si sa priorité n’est pas dans la certification bio !

Le deuxième aspect réside dans la localisation du travail, dans une vision du commerce équitable adapté à la proximité. Depuis que la notion du commerce équitable s’est développée dans notre pays, un certain nombre de consommateurs ont compris, même s’ils ne sont pas tous précipités sur les produits concernés, qu’il fallait respecter les producteurs, les payer un prix raisonnable et leur donner les moyens de faire leur métier dans la dignité et l’honneur. C’est à ce prix-là que l’on pouvait avoir de la qualité de façon durable. Mais pourquoi limiter ce comportement d’acheteur responsable aux produits venant du Sud ? Pourquoi laisser nos agriculteurs locaux, ceux que l’on fréquentait, se débattre dans des conditions dramatiques ? Un agriculteur qui perd de l’argent tous les jours en tentant de produire à manger, sur une planète où tout le monde ne mange pas à sa faim, ne mérite-t-il pas autant d’attention qu’un petit producteur de café d’Amérique Centrale ? Le locavore est donc aussi quelqu’un – je dirai bien un citoyen responsable – qui consomme « équitable » avec les producteurs de sa région !

Enfin, le locavore est aussi un consommateur développement durable puisqu’il va mettre tout en œuvre pour diminuer les transports parasites de ses aliments. Il ne se contente pas de prendre au plus près de chez lui, il gère aussi avec beaucoup d’attention le transport de ces dits aliments : déplacement d’un producteur vers le lieu de distribution positionné de telle façon que les consommateurs puissent venir à pied, covoiturage quand il faut se déplacer, regroupement des achats pour être plus efficace…

Enfin, dans le registre santé, la philosophie des locavores est de retrouver des aliments naturels, sans conservateurs ou autres adjuvants pour le goût ou la couleur, bref de s’offrir une alimentation naturelle. Si je mange un légume de saison je n’ai plus besoin qu’il soit traité pour tenir longtemps sans perdre son bel aspect visuel. Si ma viande a été abattue aujourd’hui je n’ai plus à me soucier de savoir si elle est fraîche ! Si mon vin vient d’une exploitation n’utilisant aucun produit chimique, je ne fais plus d’allergies intempestives…

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