lundi 7 février 2011

Des aspects plus complexes 3/4


Favoriser un comportement « locavore » peut avoir des conséquences sur deux domaines généralement passés sous silence et pourtant pas sans conséquences sur l’avenir de la planète : l’agriculture intensive et la consommation d’eau sans maîtrise.

Si nous importons beaucoup, par exemple pour avoir certains fruits toute l’année, cela pousse certains paysans ou entreprises agroalimentaires à mener des exploitations agricoles vers les cadences infernales. On ne parle pas, ici, des conditions de vie et de travail des agriculteurs –le sujet serait pertinent aussi – mais bien de ce que la terre va vivre : l’agriculture intensive use la terre et, pour garder des rendements économiquement acceptables, il faudra utiliser de plus en plus d’engrais et autres produits chimiques. Ce système n’est donc bon ni pour la santé humaine ni pour l’avenir de la terre.

Le deuxième volet de ce système d’agriculture tournée vers l’exportation, est de mettre en danger une région au regard de ses réserves en eau. Une exploitation agricole a des besoins en eau, certains fruits et légumes étant même de gros consommateurs. Si je délocalise la fabrication de certains des produits que je consomme, j’affaiblis les réserves en eau de ces régions tout en profitant des produits finis. Pour peu que les producteurs soient sous payés par rapport au travail fourni, ce qui est souvent le cas en dehors des comportements spécifiques « équitables », il y a une double pénalisation des ouvriers agricoles. Certaines céréales ont besoin d’eau en grande quantité : maïs, blé, soja, riz… et elles composent une partie importante de l’alimentation humaine. A titre d’exemple, la Thaïlande utilise un quart de son eau disponible pour des cultures qu’elle exporte ! Que se passera-t-il demain quand l’eau manquera ? On laissera mourir les Thaïlandais ou on leur vendra à prix d’or des bouteilles d’eau ?

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